Le manuel franco-allemand passe le Rhin pédagogique

« Les spécificités nationales les plus résistantes ne sont pas forcément là
où on l’on croit ». Pour Guillaume Le Quintrec, co-directeur français du
manuel d’histoire franco-allemand, les difficultés de rédaction du manuel
binational ne sont pas dans les contenus. « Les deux pays ont une conception
très différente de l’enseignement de l’histoire : En Allemagne, les cours
sont plus interactifs : les professeurs organisent des débats et des « jeux
de rôles », où les élèves doivent argumenter. Les manuels fournissent des
leçons beaucoup plus longues puisque l’information n’est pas vraiment
dispensée en cours ».

On aurait pu avoir un manuel un peu décalé pédagogiquement : finalement
c’est l’enseignement à la française qui l’a emporté. Il reste que ce manuel
développe quelques thèmes importants en Allemagne et moins favorisés en
France : la mémoire allemande de la seconde guerre mondiale, l’évolution
politique de l’Allemagne depuis 1945.

« Sur le plan du contenu, le seul sujet un peu « chaud » est celui du rôle
des Etats-Unis en Europe et dans le monde. Les auteurs français, marqués
par une sensibilité « gaulliste », étaient prompts à souligner l’hyper
puissance américaine. Les Allemands marqués par une sensibilité
« atlantiste » voyaient là un jugement de valeur anti-américain.
Des discussions serrées ont permis d’aboutir à un texte jugé équilibré ».

Pour G. Le Quintrec, « la recherche de la vérité historique implique de
dépasser le point de vue national pour tenter de saisir le réel dans
toute sa complexité ». Ce premier manuel européen va dans ce sens.
Le projet (Eduscol)
http://eduscol.education.fr/cid45744/manuel-franco-allemand.html

Le manuel
http://www.nathan.fr/catalogue/catalogue_detail_enseignants.asp?ean13=9782091727912

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